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Résumé
Elevé dans un village à l’est de l’Afghanistan, Sharif a quitté son pays à 20 ans pour échapper aux talibans. Une odyssée à travers l’Iran, la Turquie, puis l’Europe, jusqu’à la jungle de Calais. Des années sur la route, au bout desquelles Sharif a construit seul sa vie en France.
Sharif Hasrat (son nom a été modifié pour sa protection) est né au début des années 1990 dans la région de Jalalabad, la grande ville de l’est de l’Afghanistan, non loin du Pakistan. Une région agricole, dominée par la culture du pavot. Après avoir appris l’anglais, il commence à l’enseigner dans la ville de son enfance. Mais en 2012, les menaces des talibans, qui l’accusent de faire partie de la police locale, l’obligent à fuir l’Afghanistan.
Commence alors un périple qui durera plusieurs années. Sharif traverse son pays pour rejoindre l’Iran puis la Turquie. Il faut marcher beaucoup, laisser derrière ceux qui sont trop faibles, subir la pression et souvent la violence des passeurs. Au bord de la mer Egée, ces derniers le laissent, lui et son groupe, faire la traversée seuls sur une embarcation gonflable, comme tant d’autres.
De l’autre côté, c’est la Grèce, et l’Europe. Avancer le long de chemins de fer, monter dans des trains, à l’arrière des camions, parfois au péril de sa vie. A la recherche d’un pays d’accueil, Sharif passe par l’Italie, la Belgique, l’Angleterre, l’Allemagne… Au milieu, Calais, et son camp qui rassemble ceux qui cherchent une vie meilleure en Europe.
Après l’évacuation de la jungle en octobre 2016, Sharif Hasrat arrive à Rouen. Se dessine alors l’espoir de trouver un refuge en France, où l’asile lui est enfin accordé. Des papiers qui lui permettent de reprendre le contrôle de sa vie, apprendre le français et se former. Aujourd’hui technicien de réseau, installé à Villeneuve d’Ascq dans le Nord, Sharif est père d’un bébé né en France et rêve de montrer sa propre entreprise.
Ses mots
« Les responsables de la crise de l’immigration, ce sont les gens qui ont créé le problème dans les pays desquels sortent les gens. »
Sur le démantèlement du camp de Calais en octobre 2016 : « C’était une chance pour tous les immigrants qui étaient à Calais, parce que tout le monde voulait un abri et un avenir dans lequel travailler, vivre avec sa famille, payer des impôts… Pour moi, la première chose, ça a été de trouver mon identité. »
« Quand vous faites face à la peur de la mort, automatiquement ça vous donne le courage. Mentalement, ça vous donne la force de vivre. »